La perception de soi dans le contexte identité/espace
NOTIONS

La notion d'orientalisme-exotisme
L'Orient créé par l'Occident ou Orientalisme (titre original en anglais : Orientalism) est un essai de l'universitaire américano-palestinien Edward Saïd, analysant la vision occidentale du Moyen-Orient telle qu'elle apparaissait au XIXe siècle dans l'art et la littérature, et les implications de cette vision en termes de colonisation et d'impérialisme culturel jusqu'aux années 1970 . Saïd y développe quatre thèses, à savoir la domination politique et culturelle de l'Orient par l'Occident, dans ces thèses, Saïd interroge la manière dont s'est établi un discours hégémonique en faveur de l'Occident lors des relations telles ce dernier se situe lui-même comme « occupant une position supérieure » sur le monde classé comme « l'Orient ».
Si l'espace a une dimension de pouvoir symbolique dans la communication humaine, pour la tradition européenne cette dimension symbolique qui porte en elle l'immatériel, " une chose visible qui montre l'invisible ". Ainsi, selon Monnet, les lieux ont une charge, un pouvoir symbolique produit par des individus avec des identités collectives qui transforment l'espace en lieux.
Pour Anne Cauquelin, " le paysage n'est 'naturel' qu'au prix d'un artifice permanent ", ce qui rajouté au pouvoir symbolique des lieux donnent une cohérence à l'espace vécu de chacun.

La notion d'intégration comprend-elle la notion d'inclusion ?
C'est au XXe siècle, que le terme " intégration " est devenu un concept du droit international qui s'inspire de l'idée " d'unir dans la diversité ». Telle était la devise de l'Union européenne à l'époque. Mais paradoxalement, ce terme est le plus souvent utilisé pour parler des immigrés. Costa-Lascoux remarque les différenciations entre origines des individus et leurs "besoins" d'intégration : " Alors que le terme « immigré » définit de façon neutre « la personne née étrangère à l'étranger et résidant en France, qu'elle ait ou non acquis entre temps la nationalité française ». Il désigne de plus en plus, dans l'opinion publique, celui qui vient des pays du Sud et, plus particulièrement des pays du continent africain anciennement colonisés. Songe-t-on à qualifier d'immigré un Américain à Paris ? "
Pour Saïd, la notion de « culture nationale » se construit politiquement par rapport à une extériorité, c'est-à-dire comme « un ensemble complexe de constructions pour partie contingente et pour partie déterminée par la relation à un « autre » - et à un autre éminent ou capital »
Dans ce sens, le « soi » et « l'autre-oriental» sont des entités qui ne sont pas stables à travers du temps. Néanmoins, les mécanismes culturels qui font perdurer la notion de différence entre "le soi" et "l'autre", sont perceptibles sur une longue durée, car chaque génération a ses propres manières et méthodes de s'approprier, de défier, d'interpréter l'« Orient », par rapport à une sorte "d'évolution du goût", marqué par l'influence des catégories esthétiques, ou encore l'état de ses conditions sociopolitiques.
Cette " culture dominante ", dont le but principal est celui d'une "mission civilisatrice", est parti de la notion de nationalisme et d'État-Nation. Ce que Garnier appelle "l'aventure impériale à dynamique culturelle", et que Saïd dénomme " l'espace impérial", par nature compartimentée.
Le soi imposé politiquement produit à la fois une identité de rupture de soi par rapport à "l'Autre", et une fragmentation de l'espace-lieu, souvent avec des barrières physiques qui transforment le paysage en une sorte de compartiments qui différencient et éloignent les liens de soi et de son entourage.